Ce qui fut la demeure des Goumet et où naquit Ludovic Lesort |
Cette petite carte, adressée, début 2005, à notre oncle Gonzague Lesort, disait pour l'essentiel (extraits):
"Voici la photocopie du courrier que m'a envoyé Patrice Rolland, le futur beau-père de Paul [fils d'Alain et Domitille Michon] et que je trouve assez amusant !
Jean-Claude Dubos est, je crois, un ancien collègue ou un très lointain parent de Patrice Rolland.
Il a même joint à son courrier une photocopie du faire-part de décès de Grand-Père en 1960 ! qu'il avait conservé ...
Je ne sais pas si cela vous dira quelque chose mais en tout cas il parle très gentiment de Grand-Père."
Renseignements pris sur Jean-Claude Dubos, il s'agit d'un ancien élève de l’Ecole nationale des Chartes, bibliothécaire en retraite de la médiathèque de Besançon. Spécialiste de Charles Fourier, il a été l’un des membres fondateurs de l’Association d’études fouriéristes. Il est décédé en 2013.
Le courrier de Jean-Claude Dubos, daté du 4 décembre 2004 et adressé à Patrice Rolland, disait (extraits) :
" Je viens de lire dans le Figaro, le faire-part de fiançailles de votre fille Philippine et je vous adresse d'autant plus volontiers mes sincères félicitations que votre futur gendre, M. Paul Michon - que je ne connais pas, et qui ne me connait pas, est mon lointain petit cousin au 6 ème degré canonique ou 11 ème degré civil !
Nos ancêtres communs étaient Charles-Noël Goumet (1781-1862) industriel teinturier à Rouen puis à Renaix (Ronse) en Belgique [en Belgique flamande et proche de Tourcoing. NDLR] et sa femme Prudence Hébert (1786-1858) fille de Jean-Jacques Nicolas Hébert (+ 1866) "fabricant passementier" à Sotteville les Rouen, emprisonné [sans doute par un Mélenchon local ... NDLR] en 1794 à Rouen pour "incivisme et aristocratie". J'ai son mandat d'arrêt du 8 prairial an II mais son dossier n'a pas été retrouvé aux Archives de Seine-Maritime.
Leur fille aînée, Prudence Goumet (1810-1889), épouse de Baudouin Bertault (1810-1889), teinturier à Rouen à la suite de son beau-père, est la grand-mère de mes grands-parents Ismaël Dubos (1866-1931) et Léontine Bertault (1872-1942) qui étaient cousins germains.
Leur dernière fille, Flore Goumet, née en 1825, épouse de Pierre-Prosper Lesort est la mère de Ludovic lesort, né en 1849, haut fonctionnaire des finances puis journaliste à Beauvais et la grand-mère d'André Lesort (1876-1960), grand-père de Domitille Michon.
André Lesort fut directeur successivement du service des Archives de la Meuse, de l'Ille et Vilaine, de la Seine et Oise puis de la Seine et de la ville de Paris ; marié à Elisabeth Madelin, sœur de Louis Madelin et de la générale Zeller.
André Lesort était cousin issu de germain de mes grands-parents, mais les relations ont été perdues vers 1907 à la suite du divorce d'un de mes grands oncles dont la femme était leur commune cousine. Il n'empêche que c'est à lui que je dois ma vocation chartiste car constatant mon goût très vif pour l'histoire, une de mes grand-tantes avait dit : "Il faudra en faire un chartiste comme son cousin Lesort."
C'était un homme absolument délicieux et je souscris à ce que dit de lui mon camarade (décédé cette année) Bruno Neveu dans le chapitre "L'Ecole des Chartes et le catholicisme" dans le très beau livre sur l'Ecole des Chartes publié chez Klopp en 1997 " un homme de bien, âme rayonnante de foi et de charité". Je regrette cependant que Bruno Neveu n'ait soufflé mot de son oeuvre d'érudit qui était absolument considérable !
Lorsque j'étais étudiant à Paris, j'ai connu les aînés de ses petits-fils Henri Chamussy et Jean-Michel Dhavernas qui avaient exactement mon âge (1935), malheureusement des problèmes de santé qui m'ont obligé à démissionner de l'Ecole des Chartes ont estompé ces relations. J'étais hospitalisé en 1960 au moment du décès d'André Lesort et je n'ai pu ni assister à ses obsèques ni envoyer mes condoléances à sa famille ce que j'ai beaucoup regretté.
André Lesort a eu 9 enfants et 50 petits-enfants dont Madame Michon née Domitille Guyot. J'ai retrouvé un tableau généalogique établi par un cousin et je vous l'envoie. Lors de sa mort en 1960, aucun de ses petits enfants n'était marié, il n'a donc connu aucun de ses arrière-petits-enfants.
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Notre aïeul commun à Paul Michon et à moi, Charles-Noël Goumet, fut de 1815 à sa mort propriétaire de l'abbaye Saint Georges de Boscherville (à St Martin de Boscherville) en aval de Rouen. C'est lui qui en 1827 ou 1828, vendit au département de la Seine-Inférieure la salle capitulaire où se trouve maintenant la sépulture de Jean Lecanuet.
Il vendit aussi à l'Hotel des Monnaies de Bruxelles (et non au théâtre de la Monnaie), un escalier monumental qui aurait disparu dans un incendie.
Hotel des Monnaies à Bruxelles (rasé en 1979). Le théâtre de la Monnaie était en face, d'où la confusion
Victor Hugo a du visiter St Georges de Boscherville qu'il cite deux fois dans Notre Dame de Paris. Il parle en effet (Livre III, chap I, in fine) de "la charmante salle capitulaire de Boscherville à laquelle la couche romane vient jusqu'à mi-corps" et ailleurs d'un petit bénitier.
Son compagnon de voyage, Célestin Nanteuil, a fait de la salle capitulaire une lithographie que l'on peut voir au musée Hugo à Villequier, dans laquelle on peut voir de fougueuses vachettes - plus landaises que normandes - s'élancer à travers les arceaux !
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La salle capitulaire, transformée en étable, et ses fougueuses vachettes … |
Il avait trouvé dans les registres d'Isneauville près de Rouen, quatre générations de Nicolas Goumet qu'il avait numéroté.
Par contre j'ai fait les recherches Hébert et Tinel.
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