La photo de Moineau devant nous, c’est celle de notre maman telle que nous l’avons connue lorsque nous étions enfants. Nous voudrions vous la faire partager.
Elle y est jeune, belle, et heureuse
On l’appelait Moineau, il parait que ce sont ses frères qui l’ont surnommée ainsi quand elle était petite parce qu’elle passait son temps à grimper aux arbres ; c’est devenu son nom usuel pour ses amis, puis son mari, nos proches et nos amis à nous, nos enfants et petits-enfants…, et beaucoup de gens ne la connaissent que sous ce surnom.
Moineau était une personne libre : C’était une personne pleine d’énergie et de spontanéité: A 90 ans encore, elle « sautait »-selon ses propres termes- dans les bus, sans destination programmée, pour le seul plaisir de l’aventure, et bien audacieux qui aurait voulu l’en empêcher. Elle était sportive –elle nous abandonnait tous les lundis pour ses sacro-saintes parties de tennis avec ses trois acolytes dont sa sœur Anne, c’est elle qui nous a appris le tennis. Sur la plage, nous la voyions filer, à la nage, droit vers l’horizon, parfois au soleil couchant, alors qu’à terre, l’attendait, piétinant, un époux anxieux…
Elle n’aimait pas les normes, elle ne s’intéressait pas à l’argent, pas plus qu’au confort – le raccordement au gaz c’était non, la machine à laver on peut bien s'en passer, changer la vieille cuisinière devenue dangereuse cela peut attendre, etc… Elle était joueuse, elle préférait d’ailleurs encore plus contourner les règles que les pratiquer: aux cartes, ça l’amusait beaucoup plus et ça faisait rire les enfants! Elle aimait bien chaparder des fruits dans les champs… elle n’a pas commis de crimes beaucoup plus graves, peut-être un piètre intérêt pour la chose culinaire qui a marqué quelques mémoires. On n’est pas là vraiment dans le péché...
Ce caractère, elle l’avait beaucoup emprunté à sa mère, Mamita, qui faisait exactement pareil. On ne peut pas parler de Moineau sans parler de Mamita, que nous enfants nous adorions. Elle partageait avec elle la fantaisie et l’horreur des contraintes- si ce n’était pas toujours confortable à vivre pour son entourage, nos amis et nos proches l’aimaient beaucoup pour cela, nous avons reçu plusieurs témoignages ces jours-ci qui nous le rappelaient- ; elle avait un coté insouciant et rebelle, dédaignait ce qui va mal, les médecins et les protocoles, elle semblait inaccessible à la douleur physique, au point qu’elle nous avait habitués à être indestructible… jusqu’à il y a quelques jours.
«Chapeau Moineau », a écrit un ami à l’annonce de son décès, « c’est bien elle, ça, ce dernier pied de nez aux conventions, aux bonnes manières,... Chapeau Moineau, quelle élégance !… »
Son monde, c’étaient les relations « vraies » (son expression favorite) : ses valeurs étaient la sincérité, la générosité, la chaleur humaine. Dans les messages que nous avons reçus ces jours-ci, viennent les mots « gentillesse », « bonne humeur », « courage », « discrétion », « attentive », « souriante », « drôle », « qui nous faisait rêver»… On voudrait rester sur cette dernière expression.
Elle attachait une grande importance à la foi chrétienne ; elle a beaucoup réfléchi et travaillé sur le sens du rapport avec Dieu, beaucoup échangé et partagé avec son mari PA sur le sujet, c’était un des grands sujets qui les réunissait; elle a beaucoup donné dans les mouvements catholiques, le scoutisme, le Secours Catholique, les groupes de réflexion « bible », les groupes œcuméniques, et dans les cours de catéchisme qu’elle donnait à la maison, notamment aux enfants handicapés – cela nous volait un peu de temps au profit d’autres enfants, nous lui en voulions même un peu.
Ses rapports avec son mari P-A sont un champ immensément riche sur lequel nous aurions mille choses à dire, on se contentera de souligner qu’ils comportaient une dimension intellectuelle, alimentée par sa passion de la lecture, fondamentale dans sa vie.
Moineau était ainsi partie inséparable de l’aventure littéraire de PA. Première lectrice de ses romans, c’est elle qui dactylographiait au fur-et-à-mesure ses manuscrits -qu’elle seule pouvait déchiffrer-; elle savait aussi faire entendre ses critiques et commentaires avec un certain doigté. Elle partageait aussi avec intérêt les échanges avec le monde littéraire de PA éditeur, et ne se privait d’ailleurs pas de jugements catégoriques et même souvent passionnels –car Moineau était quelqu’un de passionné et de passionnel.
Et puis, il y a eu les dernières années. Dans sa grande vieillesse, son existence nous est petit à petit devenue moins facilement accessible, empreinte de mystère. Elle a eu la chance de vivre ces dernières années dans la maison Saint-Louis, et il faut dire combien nous avons été touchés par la gentillesse, la délicatesse et le souci d’autrui qui y règnent tant chez les résidents que chez le
personnel : Au nom de Moineau et au nom de ses enfants, merci.
Ces quelques mots ne résument évidemment pas Moineau –cent années de Moineau !... : on a simplement envie de dire : nous t’aimons beaucoup et tu nous manques.
Ce caractère, elle l’avait beaucoup emprunté à sa mère, Mamita, qui faisait exactement pareil. On ne peut pas parler de Moineau sans parler de Mamita, que nous enfants nous adorions. Elle partageait avec elle la fantaisie et l’horreur des contraintes- si ce n’était pas toujours confortable à vivre pour son entourage, nos amis et nos proches l’aimaient beaucoup pour cela, nous avons reçu plusieurs témoignages ces jours-ci qui nous le rappelaient- ; elle avait un coté insouciant et rebelle, dédaignait ce qui va mal, les médecins et les protocoles, elle semblait inaccessible à la douleur physique, au point qu’elle nous avait habitués à être indestructible… jusqu’à il y a quelques jours.
«Chapeau Moineau », a écrit un ami à l’annonce de son décès, « c’est bien elle, ça, ce dernier pied de nez aux conventions, aux bonnes manières,... Chapeau Moineau, quelle élégance !… »
Son monde, c’étaient les relations « vraies » (son expression favorite) : ses valeurs étaient la sincérité, la générosité, la chaleur humaine. Dans les messages que nous avons reçus ces jours-ci, viennent les mots « gentillesse », « bonne humeur », « courage », « discrétion », « attentive », « souriante », « drôle », « qui nous faisait rêver»… On voudrait rester sur cette dernière expression.
Elle attachait une grande importance à la foi chrétienne ; elle a beaucoup réfléchi et travaillé sur le sens du rapport avec Dieu, beaucoup échangé et partagé avec son mari PA sur le sujet, c’était un des grands sujets qui les réunissait; elle a beaucoup donné dans les mouvements catholiques, le scoutisme, le Secours Catholique, les groupes de réflexion « bible », les groupes œcuméniques, et dans les cours de catéchisme qu’elle donnait à la maison, notamment aux enfants handicapés – cela nous volait un peu de temps au profit d’autres enfants, nous lui en voulions même un peu.
Ses rapports avec son mari P-A sont un champ immensément riche sur lequel nous aurions mille choses à dire, on se contentera de souligner qu’ils comportaient une dimension intellectuelle, alimentée par sa passion de la lecture, fondamentale dans sa vie.
Moineau était ainsi partie inséparable de l’aventure littéraire de PA. Première lectrice de ses romans, c’est elle qui dactylographiait au fur-et-à-mesure ses manuscrits -qu’elle seule pouvait déchiffrer-; elle savait aussi faire entendre ses critiques et commentaires avec un certain doigté. Elle partageait aussi avec intérêt les échanges avec le monde littéraire de PA éditeur, et ne se privait d’ailleurs pas de jugements catégoriques et même souvent passionnels –car Moineau était quelqu’un de passionné et de passionnel.
Et puis, il y a eu les dernières années. Dans sa grande vieillesse, son existence nous est petit à petit devenue moins facilement accessible, empreinte de mystère. Elle a eu la chance de vivre ces dernières années dans la maison Saint-Louis, et il faut dire combien nous avons été touchés par la gentillesse, la délicatesse et le souci d’autrui qui y règnent tant chez les résidents que chez le
personnel : Au nom de Moineau et au nom de ses enfants, merci.
Ces quelques mots ne résument évidemment pas Moineau –cent années de Moineau !... : on a simplement envie de dire : nous t’aimons beaucoup et tu nous manques.
Texte écrit par ses enfants pour les obsèques de tante Moineau et lu à la messe par Christophe Lesort qui nous l'a transmis à destination de tous les cousins.
Christophe nous a également transmis d'autres photos de tante Moineau, nous en publions quelques unes ainsi que la photo de son mariage avec notre oncle Paul-André Lesort (photothèque Chamussy).
Catherine Chenu nous a également fait le commentaire suivant sur cette photo : parmi les enfants d'honneur on remarque de gauche à droite Marie-Noëlle Dhavernas Chantal Bidault, Jean-Michel Dhavernas, Vincent Chamussy (?) Pascale Dhavernas (?). plus loin assis sur le fauteuil Henri Chamussy et debout à côté Michel Bidault.
Christophe nous a également transmis d'autres photos de tante Moineau, nous en publions quelques unes ainsi que la photo de son mariage avec notre oncle Paul-André Lesort (photothèque Chamussy).
Mariage 1938 |
Avec Marc 1948 |
Vacances à Hauteville 1959 |
Babyfoot avec Guillaume (fils d'Emmanuelle) 1980 |
Anniversaire 83 ans 1998 |
Cartes avec Capucine (fille de Christophe) 2003 |