1987 avec tante Chantal Chamussy |
1946, le mariage à Versailles |
Cette fois c'est notre cousine Brigitte Sibertin-Blanc qui, prenant la suite de Catherine Chenu, nous parle de notre tante Wilhelmine Lesort dans un récit qui commence quand elle fait sa connaissance en 1946, avant le remariage de son père Claude Sibertin-Blanc avec notre tante.
La famille Sibertin-Blanc à Aix |
1961 Moroges avec Marie Chamussy |
Tante Wilhelmine vers 1980 |
Ce récit nous montre notre tante toujours dynamique, pleine d'idées d'activités et de sorties, bonne mère de famille mais malheureusement frappée, comme mère, par de dures épreuves, le tout raconté avec affection, sensibilité et d'une façon très vivante qui nous la rend proche.
Brigitte nous raconte également avec un certain flegme les vicissitudes professionnelles de son père à Orléans, victime de la vindicte du puissant maire de la ville, lui-même assassiné au même moment par sa propre femme!
Ce départ forcé d'Orléans conduit alors la famille Sibertin-Blanc jusqu'à Carpentras par le biais d'un échange de postes entre les deux conservateurs, l'autre n'étant rien de moins que le très célèbre mais très sulfureux écrivain Georges Bataille.
Salle d'Inguimbert de la bibliothèque de Carpentras |
Le puissant maire d'Orléans, Pierre Chevallier et le fameux Georges Bataille, chacun dans leur genre, sont deux personnalités tout à fait singulières que nous vous présentons en fin d'article ( voir nota 1 et 2).
Brigitte nous parle enfin de son frère Denis, que nous avions eu la joie de revoir à la super cousinade de 2009 à Versailles avant sa disparition.
Merci à Brigitte pour cette belle contribution à notre blog, à laquelle nous sommes très sensibles et que tous apprécieront.
Pour lire le récit de Brigitte, cliquer ici
Denis Sibertin-Blanc à la super cousinade de 2009 avec Jean et Marie-Pierre Bernus |
Nota 1. Pierre Chevallier (1909-1951)
En 1951, une affaire criminelle hors normes secouait le Loiret : le maire d’Orléans, magnifique soldat en 1940, grand résistant sous l'occupation et reconstructeur de sa ville après la libération, était tué par sa femme qui fut acquittée ensuite par la cour d’assises.
Pierre Chevallier |
Le 12 août 1951, à son domicile du 13, rue Jeanne-d’Arc, Pierre Chevallier, député-maire d’Orléans, est abattu de cinq balles de pistolet par sa femme, Yvonne. Il venait d’être nommé secrétaire d’État à l’Enseignement technique, à la Jeunesse et aux Sports.
La nouvelle de l’assassinat de Pierre Chevallier, héros de la Résistance, se répand comme une traînée de poudre en ville, où la population crie vengeance. On ignore alors qu’Yvonne Chevallier, 45 ans, est une épouse humiliée, brutalisée et trompée.
L’histoire de ce couple est digne d’un film : une histoire d’amour passionnée, un mariage contre l’avis des familles de milieux très différents, la guerre, la Résistance, puis le temps des responsabilités, la reconstruction d’Orléans, la carrière politique …
C’est après tout cela que Pierre Chevallier devient réellement odieux avec sa femme qu'il humiliait sans cesse : le pouvoir l’avait changé et libéré sa part d'ombre.
Écrivain multiforme, son œuvre s'aventure à la fois dans les champs de la littérature, de l’anthropologie, de la philosophie, de l'économie, de la sociologie et de l'histoire de l'art.
La fin de l’histoire est encore une fois remarquable : cette femme jugée et acquittée par la cour d'assises de Reims est alors partie en Guyane où elle a fini sa vie en 1978, exerçant son métier d’infirmière auprès des lépreux.
Médecin, résistant, maire d'Orléans, député du Loiret, président du groupe Union Démocratique et Socialiste de la Résistance à l'Assemblée nationale en juillet 1950 (comprenant François Mitterand et René Pleven), ministre, à 42 ans, Pierre Chevallier, avait devant lui un brillant avenir politique, mais ...
Médecin, résistant, maire d'Orléans, député du Loiret, président du groupe Union Démocratique et Socialiste de la Résistance à l'Assemblée nationale en juillet 1950 (comprenant François Mitterand et René Pleven), ministre, à 42 ans, Pierre Chevallier, avait devant lui un brillant avenir politique, mais ...
Les obsèques de Pierre Chevallier à Orléans |
Nota 2 . Georges Bataille (1891-1962)
Converti au catholicisme en 1917, Georges Bataille entre au grand séminaire afin de devenir prêtre. Mais sa passion pour le Moyen-Age reste la plus forte, l'année suivante, il abandonne toute idée de vocation religieuse après avoir été admis à l’Ecole des chartes, puis rompt avec la religion.
Il commence sa carrière à la Bibliothèque nationale comme bibliothécaire stagiaire puis bibliothécaire au Département des Médailles, en 1949 il est conservateur à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, puis en 1951 de la bibliothèque municipale d'Orléans et revient en 1962 à la Bibliothèque nationale peu avant de décéder.Converti au catholicisme en 1917, Georges Bataille entre au grand séminaire afin de devenir prêtre. Mais sa passion pour le Moyen-Age reste la plus forte, l'année suivante, il abandonne toute idée de vocation religieuse après avoir été admis à l’Ecole des chartes, puis rompt avec la religion.
Georges Bataille |
Auteur d'une oeuvre considérable, où ressort sa personnalité complexe et tourmentée, l’érotisme et la transgression sont les deux termes les plus communément attachés à son nom.