Félix Desnoyers (1795-1869) |
Madame Bredif, petite nièce de Jules Lorin (notaire et ami de la famille Bonnet) qui avait pris contact avec nous il y a plusieurs mois après avoir découvert notre blog, a signalé récemment à notre cousine Catherine Chenu qu'elle venait de retrouver dans un tiroir une médaille commémorative de 1874 en l'honneur de notre ancêtre Félix Desnoyers, bienfaiteur de Neuville aux Bois.
Devant son intérêt, elle lui a envoyé les photos recto et verso de cette médaille. Au verso, on constate en effet que les bienfaits de Félix envers la commune sont nombreux comme le raconte d'ailleurs (source VPF) notre arrière grand-mère Marie Madelin née Bonnet, petite fille de François de Sales Desnoyers :
"L'oncle Félix Desnoyers [était] mort l'hiver précédent. Il avait fait de bons et riches legs à la commune de Neuville, entre autres une école de filles qu'il s'agissait de faire construire, celle qui existait depuis le commencement du siècle était trop étroite.Ses nièces héritières de ses surprenantes économies, se préoccupaient beaucoup de l’exécution de ses dernières volontés que mon père avait prises en main. Elles n'hésitèrent même pas à ajouter à ses largesses, lorsque les devis des architectes eurent donné à penser qu'on ne pourrait pas comprendre la salle d'asile dans la somme laissée dans ces constructions.
En 1874 tout fut achevé et une inauguration officielle eu lieu. L’évêque, Monseigneur Dupanloup, le préfet, Monsieur Gigot, s'y firent représenter. Le maire, Monsieur Loiseau et son conseil firent tout pour que la cérémonie fut éclatante et l'on combla d'honneurs mon père qui représentait la famille Desnoyers."
Dont cette médaille à la mémoire de Félix Desnoyers retrouvée récemment par Madame Bredif et le nom de Félix Desnoyers donné et encore conservé à une rue de Neuville aux Bois.
Catherine nous a également transmis à cette occasion tous les documents du présent article, dont celui où Paul Tournaire, cousin de Marie Bonnet, nous présente sans détours la famille Desnoyers (voir ci-dessous) : l'extravagant mariage d'un père, vieux garçon plutôt original avec une toute jeune fille et ce qu'il advint ainsi que le caractère propre de chacun de leurs trois fils : François de Sales, Maximilien et Félix.
"L'oncle Félix Desnoyers [était] mort l'hiver précédent. Il avait fait de bons et riches legs à la commune de Neuville, entre autres une école de filles qu'il s'agissait de faire construire, celle qui existait depuis le commencement du siècle était trop étroite.Ses nièces héritières de ses surprenantes économies, se préoccupaient beaucoup de l’exécution de ses dernières volontés que mon père avait prises en main. Elles n'hésitèrent même pas à ajouter à ses largesses, lorsque les devis des architectes eurent donné à penser qu'on ne pourrait pas comprendre la salle d'asile dans la somme laissée dans ces constructions.
En 1874 tout fut achevé et une inauguration officielle eu lieu. L’évêque, Monseigneur Dupanloup, le préfet, Monsieur Gigot, s'y firent représenter. Le maire, Monsieur Loiseau et son conseil firent tout pour que la cérémonie fut éclatante et l'on combla d'honneurs mon père qui représentait la famille Desnoyers."
Dont cette médaille à la mémoire de Félix Desnoyers retrouvée récemment par Madame Bredif et le nom de Félix Desnoyers donné et encore conservé à une rue de Neuville aux Bois.
Catherine nous a également transmis à cette occasion tous les documents du présent article, dont celui où Paul Tournaire, cousin de Marie Bonnet, nous présente sans détours la famille Desnoyers (voir ci-dessous) : l'extravagant mariage d'un père, vieux garçon plutôt original avec une toute jeune fille et ce qu'il advint ainsi que le caractère propre de chacun de leurs trois fils : François de Sales, Maximilien et Félix.
Félix Desnoyers est donc le jeune frère "très lettré mais moins vigoureux", célibataire de surcroît, de notre valeureux aïeul manchot qui, lui, semblait avoir plutôt hérité du caractère bien trempé de sa mère qui prit les rênes de son ménage.
La propriété Desnoyers était le Cas-Rouge (ou Carrouge) également à Neuville aux Bois.
Marie Madelin nous parle encore avec affection de son grand-oncle et nous en donne une image plutôt sympathique (source VPF) :
"... L'oncle Félix avait plus de saillies que son frère [Maximilien]. C'est un homme d'esprit et un fin lettré, mais avec une nuance de scepticisme et un peu mordant.
Cela n'excluait pas la bonté de son cœur, qui s'appliquait surtout à nous, car il aimait ma mère comme une fille et ayant voulu échapper aux embarras d'une famille, il adoptait volontiers celle qu'il trouvait toute faite autour de lui ...
...[après la vente de Carrouge] Mon oncle Félix Desnoyers, si attaché à Neuville, devint aussi leur hôte habituel [l'hôte de ses parents Jules Bonnet et Eugénie née Desnoyers à la Pichardière], il se plaisait beaucoup près de ses nièces et même de leurs enfants auxquels il prodiguait le cotignac et poursuivait de ses affectueux sarcasmes les essais de tragédie en vers alexandrins auxquels se livrait avec conviction René Tournaire [cousin germain de Marie] ...
La propriété Desnoyers était le Cas-Rouge (ou Carrouge) également à Neuville aux Bois.
L'extravagant mariage de Jean-François Desnoyers (*) et sa famille vus par Paul Tournaire (source vpf)
(*)JF Desnoyers (1735-1801), fut notaire à Neuville aux Bois, conseiller du Roi et accusateur public
Laissons Paul TOURNAIRE, dans son récit biographique sur sa mère Cécile TOURNAIRE née DESNOYERS, nous raconter:
“Vers 1785 vivait à Neuville aux Bois, sur Ies confins de la Beauce et de la forêt d'0rléans, un vieux garçon de 53 ans qui eut la singulière idée du se marier avec une jeune fille de dix huit ans Caroline Nivet . Celle-ci s'y prêtait sans aucun plaisir et par pure obéissance filiale et M. DESNOYERS avait bien l‘impression qu‘il allait faire une sottise. Si bien que le jour fixé pour la noce, alors que la mariée revêtait sa robe blanche, il disparut soudain. A cette nouvelle la jeune fille fit éclater sa joie et s’en alla manger avec ses demoiselles d'honneur le repas préparé pour la noce. Mais au bout d'une heure on lui ramenait son vieux fiancé tout couvert de paille, découvert au fond d'un grenier. Elle ne put digérer son festin mais se laissa conduire toute pâle à l‘autel. Et ce fut un heureux mariage où la jeune femme tint les rêne du gouvernement, car elle ne manquait pas d'esprit, ni d'autorité.
Trois fils naquirent de cette union: le 21 octobre 1787, Louis, Marie, François de Sales, mon grand-père qu’on appela toujours DESNOYERS. En 1793, Maximilien.En 1795, Félix. Pourquoi Maximilien? C'est que M. DESNOYERS s‘était jeté à fond dans le mouvement révolutionnaire, avait été élu accusateur public au tribunal de Neuville aux Bois, chef-lieu du district du Loiret et était fanatique de Robespierre. Mon grand- père se souvenait de l'avoir vu, le 9 prairial an 11, jour de la fête de l'être suprême, danser autour du buste de son héros sur la place de Neuville. avec sa toge, sa toque, et ses soixante ans. Cette scène falotte est le seul souvenir qu'ait laissé le bonhomme qui mourut peu d'années après, laissant à sa jeune veuve la charge de trois garçons.
….. Madame DESNOYERS qui, soixante ans après. ne voyait pas naître un de ses arrières petits enfants sans s‘informer si la mère avait bien lu l‘Ëmile, fut une femme décidée, autoritaire et peu commode, dure à elle même et soignant ses malaises avec un bon verre d'eau.
Elle fut pourtant adorée de ses fils dont elle était fière comme la mère des Gracques. L‘ainé était d'ailleurs remarquablement bien doué, pour la parole comme pour l'action. pour l‘action comme pour l‘étude. A 19 ans, élève au Lycée Napoîéon. il obtenait le prix de physique et le 2° prix de mathématiques (*) au concours général et était reçu Polytechnique. Le second. plus timide, entra dans le service des douanes. La troisième, très lettré mais moins vigoureux, acheta à Orlèans une charge de greffier.“
(*) A ce titre, François de Sales Desnoyers reçut comme prix un ouvrage en deux volumes, qu'un de nos cousins, Frédéric Madelin, a retouvé dans une vente. Voir l'article d'avril 2013 de notre blog à ce sujet.
Généalogie des Desnoyers ( source vpf)
Caroline Desnoyers née Nivet |
Le Carrouge, propriété des Desnoyers à Neuville |
Marie Madelin nous parle encore avec affection de son grand-oncle et nous en donne une image plutôt sympathique (source VPF) :
"... L'oncle Félix avait plus de saillies que son frère [Maximilien]. C'est un homme d'esprit et un fin lettré, mais avec une nuance de scepticisme et un peu mordant.
Cela n'excluait pas la bonté de son cœur, qui s'appliquait surtout à nous, car il aimait ma mère comme une fille et ayant voulu échapper aux embarras d'une famille, il adoptait volontiers celle qu'il trouvait toute faite autour de lui ...
...[après la vente de Carrouge] Mon oncle Félix Desnoyers, si attaché à Neuville, devint aussi leur hôte habituel [l'hôte de ses parents Jules Bonnet et Eugénie née Desnoyers à la Pichardière], il se plaisait beaucoup près de ses nièces et même de leurs enfants auxquels il prodiguait le cotignac et poursuivait de ses affectueux sarcasmes les essais de tragédie en vers alexandrins auxquels se livrait avec conviction René Tournaire [cousin germain de Marie] ...
Image mortuaire de Félix Desnoyers |