Notre cousin Olivier Lesort a sélectionné deux extraits de courriers datant de 1905, au badinage presque osé, entre nos grands parents alors fiancés.
Lettre d'Elizabeth Madelin à André Lesort datée du 15 Décembre 1905, extrait:
« Vous prendrez possession de votre chaire à la Faculté, un mois, heures pour
heures, après que nous nous sommes trouvés pour la première fois aux pieds de N.D
des Victoires. Pourquoi vous effrayez-vous d'avoir des dames à votre cours ? C'est
bien plutôt moi que cela devrait effrayer ! tout mon regret est de ne pas connaître une
seule de ces dames afin qu'elles me rendent compte du cours, heureusement que dans
la suite des temps j'en connaîtrai plusieurs et je les interviewerai sur ce sujet. »
Lettre écrite de Rennes le 16 Décembre 1905 rassurant sa fiancée sur sa fidélité
à toute épreuve !
« Soyez sans inquiétude aucune à l'égard des dames qui assistaient au cours
d'hier ; pour vous rassurer,, je vous dirai que c'étaient, en outre Madame Digeaux,
la femme du Directeur de la Banque de France et celle du percepteur de Rennes,
toutes mères de famille. Il s'en est fallu de peu qu'il y eût aussi une jeune fille, fille
du percepteur en question, mais il paraît qu'elle est arrivée quand j'étais déjà dans la
chaire et qu'elle n'a pas osé entrer ; même si elle eût été là, je pense que vous seriez
sans inquiétude, ou alors...., je ne sais ce qu'il me resterait à faire, peut-être à me
jeter dans la Vilaine(elle n'était pas encore couverte à cette époque) ou, ce qui vous
plairait davantage, à me jeter sous les roues d'un tramway( ils ont disparu eux). Je
vous laisse le cruel plaisir de choisir mon supplice !!! »